L’écologie selon Marcuse : théorie et pratique du naturalisme politique

« La nature elle aussi attend la révolution ! » écrivait déjà Herbert Marcuse en 1970. Dans cette étude approfondie, Haud Gueguen et Jean-Baptiste Vuillerod réexplorent la place centrale de l’écologie dans la pensée de ce membre de l’École de Francfort. Marcuse, précurseur d’une véritable théorie critique écologique, a su lier les luttes écologistes de masse aux nouveaux mouvements sociaux des années 70, offrant une vision novatrice et toujours actuelle d’une ontologie naturaliste politique. Une analyse incontournable pour éclairer les débats contemporains sur nature et société dans une perspective de convergence des luttes.

Herbert Marcuse (1898-1979) est le seul membre de la première génération de l’École de Francfort a avoir affronté pour elle-même la question environnementale, dès la fin des années 1960 et le début des années 1970, lorsque les premiers mouvements écologistes de masse ont vu le jour(note: Plusieurs publications récentes ont insisté sur les aspects écologiques de la pensée de Marcuse : Javier Sethness Castro, Eros and Revolution. The Critical Philosophy of Herbert Marcuse, Chicago, Haymarket Books, 2018 ; Charles Reitz, Ecology and Revolution. Herbert Marcuse and the Challenge of a New World System Today, Londres-New York, 2019 ; Christophe Fourel et Clara Ruault (dir.), « Écologie et révolution », pacifier l’existence. André Gorz/Herbert Marcuse : un dialogue critique, Paris, Les petits matins, 2022 ; Andrew Feenberg, The Ruthless Critique of Everything Existing. Nature and Revolution in Marcuse’s Philosophy of Praxis, Londres-New York, Verso, 2023. Voir également les trois articles de la section « Marcuse and Contemporary Ecological Theory » dans John Abromeit et W. Mark Cobb (dir.), Herbert Marcuse. A Critical Reader, New York-Londres, Routledge, 2004 : Andrew Light, « Marcuse’s Deep-social Ecology and the Future of Utopian Environmentalism », p. 227-235 ; Tim Luke, « Marcuse’s Ecological Critique and the American Environmental Movement », p. 236-239 ; Steven Vogel, « Marcuse and the “New Science” », p. 240-245.). S’il est certes possible de proposer une actualisation écologique de la critique de la domination de la …

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