Catherine Perret
Professeure émérite de l’université Paris 8, après avoir enseigné l’esthétique, j’exerce comme psychanalyste, à Paris, en institution et en libéral.
Après des études pluridisciplinaires, en lettres, philosophie et théorie des arts modernes et contemporains, mes recherches ont porté sur les deux représentants de la révolution esthétique et artistique moderne, Walter Benjamin d’abord, puis Marcel Duchamp et la tradition duchampienne. J’ai ainsi enseigné l’esthétique à l’Université de Paris-Nanterre, au Collège International de Philosophie, puis à l’Université de Paris-8-Saint-Denis tout en ménageant une large part de mon activité aux pratiques de terrain, d’abord celui de l’art contemporain, à travers un certain nombre de collaborations et comme curatrice, puis celui de la psychanalyse, qui a accompagné mes travaux tout du long.
A partir des phénomènes de désesthésisation de l’art dans la modernité, du déplacement des pratiques artistiques hors du champ dit artistique, et de leurs résonances anthropologiques et politiques dans la culture du capitalisme tardif, je me suis intéressée à ce qui dans ces phénomènes ouvre sur une analyse élargie et renouvelée du « malaise dans la culture ». Deux oeuvres ont inspiré ces recherches, celles de Jean Améry et celle de Fernand Deligny. J’y ai étudié la manière dont s’y conceptualisait et s’y formalisait la rémanence de formes de lien social ignorées par la tradition philosophique et plus largement la culture moderne mais que certaines conditions extrêmes et notamment de violences extrêmes révèlent encore et toujours actives dans la vie des modernes.
Des articles et quelques livres ont ponctué ces années : Walter Benjamin sans destin, Paris, La Différence, 1992 (réédition Bruxelles, La Lettre volée, 2007); Marcel Duchamp, le manieur de gravité, Paris, CNDP, 1998); Les porteurs d’ombre, mimésis et modernité, Paris, Belin, 2002; Olivier Mosset, la peinture, même, Lausanne, Ides et Calendes, 2004 (eng. trsl. Olivier Mosset : Painting, even, Presses du réel, 2013); Non Compatibles, Une peinture sans qualités, une exposition de Catherine Perret, Dijon, Les Presses du réel, 2006; L’objet photographique, (avec E. de Chassey), Genève/Dijon, Mamco&Les Presses du réel, 2011; L’enseignement de la torture, réflexions sur Jean Améry, Paris, éd. Seuil, 2013; Le tacite, l’humain, Anthropologie politique de Fernand Deligny, éd. Seuil, 2021.