mémoire
Une histoire de la traite esclavagiste : dramatiser la perte, fabuler les vies perdues
Comment se souvenir de la traite esclavagiste ? Face aux carences des archives écrites, l’historienne Saidiya Hartman s’est rendue au Ghana pour tenter de se rapprocher de cette histoire concrète. Mais dans les lieux mêmes où des millions de personnes ont été capturées et transformées en marchandises, les traces de cette histoire ont été lissées ou effacées. Comment remédier à cette double perte, de ces existences et de leurs traces ? Comment réinstaurer un mode de présence qui rende leur dignité à ces vies ? Hartman répond : par la fabulation critique. Dans son enquête, elle raconte les expériences des captif·ves telles qu’elles ont pu se passer, tout en relevant les limites constitutives des archives et des traces. Il y a là un pari inspirant, celui de déployer les puissances posthumes des histoires de vies détruites et oubliées.
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