Juliette Simont

J’ai été l’adjointe de Claude Lanzmann aux Temps Modernes pendant plus de quinze ans et j’ai beaucoup contribué au fonctionnement de cette revue, dont j’ai coordonné, édité et parfois entièrement conçu d’innombrables numéros. J’ai été à l’origine de l’intégration de Patrice Maniglier dans son comité de rédaction et nous avons donc, lui et moi, étroitement collaboré pendant plus de dix ans. Le projet de relance qu’il a conçu sous le titre Les Temps Qui Restent m’a convaincue. C’est un désir de transmission qui me pousse à m’investir dans cette nouvelle revue et à la faire bénéficier de l’expérience éditoriale que j’ai acquise aux Temps Modernes. Si je suis sûre, en effet, que, des Temps Modernes aux Temps qui Restent, de profonds changements devaient intervenir dans le format, la structure, les thèmes abordés, il me semble aussi que seront amenées à perdurer dans la nouvelle publication certaines dimensions du style, de l’esprit et de la culture de la revue fondée par Beauvoir et Sartre en 1945.

Mis à part l’apprentissage transdisciplinaire que m’a valu mon rôle aux Temps Modernes, je suis philosophe de formation. J’ai enseigné la philosophie à l’Université Libre de Bruxelles. Mes centres d’intérêt sont la philosophie moderne – Kant, Hegel – et contemporaine – Foucault, Deleuze, et surtout Sartre. Je dois à ce dernier d’avoir rejoint Les Temps Moderneset je lui ai consacré de nombreuses études. Je préside actuellement le Groupe d’études sartriennes et je co-dirige la revue Etudes sartriennes.

J’ai publié notamment Essai sur la quantité, la qualité, la relation chez Kant, Hegel, Deleuze. Les « fleurs noires » de la logique philosophique, L’Harmattan, 1997, 427 p. ; Gérard Lebrun et les « Critiques » kantiennes, Ousia, 2015, 273 p. ; Jean-Paul Sartre. Un demi-siècle de liberté, De Boeck, 2015, 233 p. ; récemment, j’ai co-dirigé, avec Esther Demoulin et Jean-François Louette, le volume collectif « Les Temps Modernes », d’un siècle l’autre (Les Impressions Nouvelles, 2023, 388 p.), où l’on trouve, outre maintes études sur Les Temps Modernes, une première mouture, par Patrice Maniglier, du projet-programme des Temps qui Restent.