Jean-Baptiste Ganne

«Sur le plateau Malien ou dans la boucle du Niger, et même à Bamako, Dogons et Bozos se doivent assistance et moquerie. À chaque rencontre, le Dogon moque le Bozo et le Bozo moque le Dogon, tout en s’assurant que l’autre ne manque de rien. Ce concept spécifique à l’Ouest africain régule et théâtralise la vie sociale entre les communautés, c’est la «parenté à plaisanterie». À Saint-Pétersbourg, depuis la chute du régime communiste, les appartements du centre-ville se partagent en copropriété, chacun disposant d’une chambre et tous partageant la cuisine. Par commodité, chaque habitant (ou chaque famille) dispose de son propre compteur électrique. Il en résulte que, dans la cuisine, lieu commun, on dénombre autant d’ampoules et autant d’interrupteurs que d’habitants dans l’appartement. Entre les deux, géographiquement aussi bien que conceptuellement, se situe ma pratique de l’art.»

Jean-Baptiste Ganne est artiste et il enseigne l’art à la Villa Arson à Nice. 

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