Le 15 juillet 2018, dans la tribune présidentielle du stade Loujniki de Moscou, le jeune président de la République française (40 ans à l’époque) faisait démonstration de son enthousiasme à chaque but de son équipe, sous les yeux de Vladimir Poutine, reçu un an plus tôt à Versailles dans un contexte pourtant tendu(note: À l’occasion de l’exposition « Pierre le Grand, un tsar en France, 1717 » ; cf. Marc Semo, « Macron reçoit Poutine à Versailles, dans un contexte lourd de tensions », Le Monde, 22 mai 2017, modifié le 29 mai 2017 [en ligne].), et de Gianni Infantino (président de la FIFA). Deux jours auparavant, faisant le bilan de la compétition, le président de l’instance sportive déclarait : « Il s’agit de la meilleure Coupe du monde de tous les temps. » Comme le souligne Lukas Aubin, « [s]i les JO de Sotchi avaient été le théâtre d’un anti-branding – positif sur l’audience domestique, mais négatif à l’international – la Coupe du monde semble être au contraire la célébration d’un sport power fonctionnel positif et attractif(note: Lukas Aubin, La sportoklatura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe. Paris, Éditions Bréal, 2021, p. 281.)." Quatre ans auparavant, au lendemain de la clôture des JO d’hiver de 2014 à Sotchi (7-23 février), la Russie annexait la Crimée (28 février), puis plus tard une partie du Donbass (à partir d’avril), sans grandes réactions internationales, sinon, déjà, quelques sanctions économiques. Il ne fut aucunement question de boycotter la future Coupe du monde… Alors qu’en 2022, la plupart des ch…
Géopolitique des méga-événements sportifs et soft power
Les Jeux olympiques sont-ils vraiment ces innocents instruments de la paix que l’olympisme a toujours vendus ? En analysant les raisons qui motivent les États à organiser les divers méga-événement sportifs d’aujourd’hui, Michel Raspaud montre dans cet article que ceux-ci sont profondément géopolitiques. Les Jeux olympiques, la guerre continuée par d’autres moyens ?