L’école de Trifouilly-les-Oies

« Que peut-on espérer du poème, c’est-à-dire d’un travail (nourri d’échanges) de la forme contre le contenu (enrichi d’expériences et de lectures), c’est-à-dire d’une dramatisation des problèmes qui, certainement, ne “change pas la vie” à elle toute seule et, qui plus est, leur ajoute une sorte de crise dans la signification ? » Pour sa troisième chronique sur la poésie contemporaine, Pierre Vinclair lit et relit un poème du poète et romancier américain Ben Lerner. Un poème qui, sous ses faux airs de facilité formelle, s’avère grand pourvoyeur de drame, de pensée et de vie – ou comment repenser l’engagement poétique et ses relations contrariées à la référence.

J’ai lu The Topeka School (2019) de Ben Lerner cet été, pendant une semaine de vacances. Juste avant de partir, j’avais failli acheter son dernier recueil, The Lights (2023), qui m’intéressait d’autant que j’essayais à ce moment-là d’écrire (pour l’offrir à C. dont c’était l’anniversaire) un poème sur la lumière — mais quelque chose m’a déplu dès la première strophe du texte introductif :

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