La stratégie multilatérale et judiciaire palestinienne peut-elle contribuer à la paix au Proche-Orient ?

Le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu par la Cour pénale internationale a marqué les esprits, à juste titre. Mais cette décision est le résultat du combat que la Palestine mène depuis des décennies au sein des instances multilatérales. Sait-on d’ailleurs qu’elle est déjà active au titre d’État au sein de l’ONU, de l’UNESCO, de la Cour Internationale de Justice, etc.? Cet entretien entre deux juristes spécialistes de droit international donne un éclairage historique saisissant sur la situation actuelle, en montrant comment la Palestine a réussi à user du droit comme arme du faible dans le système multilatéral. Cela peut-il contribuer à la paix? C’est la question. Qui en cache une autre: celle de la crédibilité du fragile « ordre international » issu de la Deuxième Guerre Mondiale…

Le juriste Martial Manet, membre du Conseil des Temps qui restent, s’entretient ici avec Insaf Rezagui, chercheure en droit international, spécialiste de la stratégie de recours aux organisations internationales mise en place par l’Autorité palestinienne au service de la reconnaissance de l’État de Palestine. En revenant sur les manifestations passées et contemporaines de cette lutte par et pour le droit, Insaf Rezagui fournit des clefs de lecture essentielles à la compréhension de la reconfiguration de l’ordre international qui est en train de se jouer au Proche-Orient.

On trouvera en annexe de cet entretien un glossaire, permettant, à qui n'a pas les idées claires sur les différentes instances en jeu dans cette question, de mieux se les remettre en mémoire, ainsi qu'une chronologie rappelant les dates clés de cette histoire judiciaire complexe.

Martial Manet : Entre la procédure déclenchée par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de Justice (CIJ) et la délivrance par la Cour pénale internationale (CPI) des mandats d’arrêt à l’encontre de deux dirigeants israéliens et du chef de la branche armée du Hamas, jamais le recours à la justice internationale dans le cadre du conflit israélo-palestinien n’avait eu un tel écho politique et médiatique. Ce n’est pourtant pas la première fois que ce conflit se déplace vers les instances judiciaires de La Haye. Si l’État d’Israël s’est toujours montré méfiant vis-à-vis du droit international et de ses incarnations institutionnelles, tel n’a pas été le cas de l’…

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