Les Temps qui restent pour un Nouveau Front Populaire
Ce dossier, nous l’avions annoncé. Dans notre éditorial du mardi 11 juin, nous promettions d’ouvrir rapidement un dossier permettant de nourrir la mobilisation sociale en faveur d’une union des forces de gauche et écologistes capable d’éviter durablement la victoire électorale de l’extrême droite. Le voici donc. Ce dossier n’a pas seulement pour vocation de rendre publiques nos propres propositions; nous publierons aussi toutes les contributions qui nous seront envoyées et qui nous sembleront utiles pour approfondir la compréhension de cette mobilisation. Nous réitérons donc ici notre appel à contributions: vous pouvez nous envoyer vos analyses, témoignages, études, informations, etc., à l’adresse (contact@lestempsquirestent.org).
Nous souhaitons intervenir dans ce processus politique du point de vue qui est le nôtre, celui d’un collectif d’idées et de formes organisé autour d’une revue en ligne, qui relève donc de la « société civile ». Nous avons la conviction que la fragile union des appareils politiques ne pourra être maintenue que si elle est sans cesse débordée par une mobilisation active au sein de la société civile. Il ne s’agit pas ici bien sûr pour nous de répéter des slogans ou des prises de positions dans un espace de possibilités fermé, mais d’ajouter à la perception de ce qui nous arrive, avec la conviction que chaque manière singulière de vivre le commun approfondit et élargit ce commun.
Nous avons hésité sur le titre de ce dossier: « Les Temps qui restent pour un Nouveau Front Populaire ». Notre intention n’est pas en effet seulement de venir en appui à une alliance électorale. Mais l’expression « Front populaire » a cela précisément d’intéressant qu’elle désigne un processus politique qui dépasse largement la conquête du pouvoir d’Etat par des appareils politiques. Le Front Populaire de 1936, c’était une vaste mobilisation de la société, puissante et hétérogène, qui à la fois débordait et rendait possible la mise en oeuvre du programme de la majorité conduite par Léon Blum. Le « Nouveau Front Populaire » n’existera lui aussi que porté par la « société civile ». C’est là que nous nous situons et c’est de ce lieu qu’à la mesure de nos moyens nous nous engageons dans ce moment collectif.
Quel que soit le résultat des prochaines échéances électorales, ce dossier ne se fermera pas : Les Temps qui restent continueront à nourrir la réflexion sur la nécessaire construction d’une autre force politique, qui ne sera possible que dans le dépassement des clivages qui ont jusqu’à présent bouché l’avenir au point que seule l’extrême droite semble proposer une alternative à beaucoup de gens, non pas uniquement en France, ni même dans l’Europe actuelle, mais dans le monde entier. La situation actuelle relève d’une temporalité qui est bien celle dans laquelle le projet même de la revue s’inscrivait : celui d’une urgence, mais d’une urgence pour rouvrir le temps.
Éditorial : Les Temps qui restent pour le Nouveau Front populaire
Dans la peau d’Emmanuel Macron
La dissolution de l’Assemblée Nationale, décidée par Emmanuel Macron, est-elle un bel acte de confiance démocratique, ou bien une sinistre manoeuvre tactique qui court-circuite le jeu démocratique? Un acte profondément anti-démocratique, répond le philosophe Patrice Maniglier, qui se livre ici à une étrange expérience: il écrit le discours qu’aurait dû prononcer Emmanuel Macron, s’il avait vraiment voulu procéder à une « clarification » démocratique. Une occasion pour réfléchir à la vérité et au mensonge politique.
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Égalité, environnement, démocratie: le Nouveau Front Populaire entre deux siècles
Il existe un large consensus sur le fait qu’un projet politique progressiste aujourd’hui doit combiner les revendications démocratiques, sociales et écologiques. Le Nouveau Front Populaire, s’il devient plus qu’un accord électoral à court terme, vise exactement cela. Mais une telle démarche doit tenir compte d’un fait historique : l’urgence écologique est née du fait que, depuis le milieu du xxe siècle, les élites occidentales ont tenté de résoudre la question sociale et ses risques politiques en mobilisant les combustibles fossiles. Cet article retrace l’histoire de l’impasse dans laquelle les États occidentaux se sont mis eux-mêmes en choisissant cette solution au nouage des trois questions.
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Il ne s’agit pas seulement d’une élection
À partir de son expérience brésilienne et d’une observation de l’extrême-droite internationale, le philosophe Vladimir Safatle avertit : les conquêtes électorales de l’extrême-droite ne s’inscrivent pas dans une logique d’alternance, mais dans un projet révolutionnaire. Projet qu’il tente ici brièvement de caractériser.
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En Belgique aussi
En Belgique, les élections européennes étaient couplées à des élections législatives à tous les niveaux de pouvoir. Il en ressort un tableau assez complexe, mais qui correspond, dans les grandes lignes, à la tendance dominante en Europe. Le philosophe et politologue belge Vincent de Coorebyter livre ici une synthèse éclairante à destination du public français.
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La montée de l’extrême droite, vue d’Allemagne
La résistible ascension de l’extrême droite est un phénomène mondial. Au moment où les discussions sont en cours sur le prochain gouvernement et où la gauche s’interroge sur la meilleure stratégie, le sociologue Peter Wagner suggère de tirer les leçons de l’expérience allemande et d’observer les résultats de la dernière élection européenne, pour savoir ce qui pourrait enrayer l’extrême droite durablement - et ce qui, au contraire, la nourrit.
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