Les Jeux sont faits

Les Jeux olympiques de Paris se tiendront du 26 juillet au 11 août 2024, et les paralympiques du 28 août au 8 septembre. Les Temps qui restent publient à cette occasion un dossier en six contributions, coordonné par le philosophe Mathieu Watrelot, qui l’introduit.

La question, de fait, s’imposait : que reste-t-il de ce symbole de la modernité que furent les Jeux Olympiques au moment de leur fondation au seuil du siècle dernier ? Méga-événement sportif au coût astronomique et aux bénéfices douteux, redoutable instrument géopolitique qui se prétend havre de paix, hyper-spectacle qui invisibilise la manière même dont il relègue loin des yeux les plus fragiles, plateforme de l’égalité des genres qui continuent à exclure et normer les corps, culte de la performance à outrance qui chante la seule importance de participer, objectivation des corps humains par des instruments inaccessibles à la perception humaine, les Jeux sont une illustration exaspérée des contradictions et des ambivalences de notre temps. Les Temps qui restent devait profiter des Jeux pour détourner un peu de l’attention qu’ils attirent vers les logiques profondes de notre monde, que les Jeux eux-mêmes prolongent et dissimulent à la fois. Non pour se moquer, détester ou déplorer les Jeux, mais pour comprendre les temps qui sont les nôtres. Six contributions pour faire bon usage du temps des Jeux pour mieux comprendre les temps qui restent.