Critique de théâtre pour les temps qui restent
Quel discours esthétique les performances contemporaines élaborent-elles sur la modernité et quelles expériences cosmologiques alternatives proposent-elles au public ? Cette chronique s’appuiera sur l’analyse de performances contemporaines verbales ou non verbales, en prêtant attention à la façon dont ces performances peuvent affecter, voir transformer, au-delà de l’espace-temps de la représentation, le corps du×de la spectateur×trice.
La mêlée des invisibles: un théâtre de la rencontre.
Sur Le Réveil de Pippo Delbono
Sur Le Réveil de Pippo Delbono
Nous allons dans la vie accompagnés d’un troupeau de fantômes, plus ou moins présents selon les jours, les couleurs du temps, la météo psychique. Il arrive au théâtre qu’entre mélancolie et consolation, un fantôme sur scène, étrange rituel réparateur, produise une rencontre entre les vivants et les morts. C’est cette expérience que raconte Déborah Bucchi, évoquant un théâtre qui ne serait plus ni de catharsis, ni de cruauté, ni de distanciation, mais de rencontre - un théâtre des temps qui restent?
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Pendant ce temps la Terre soufflait
(Sur Umwelt de Maguy Marin)
(Sur Umwelt de Maguy Marin)
Pour sa deuxième chronique, Déborah Bucchi nous conduit à Bobigny, où elle a vu en mai 2024 Umwelt, spectacle chorégraphique de Maguy Marin. D’abord déçue par cette allégorie acide d’une modernité ravagée où c’est « chacun son monde », son esprit décroche. Mais dans cette distraction même, quelque chose se fait sentir : la soufflerie qui vient de la périphérie donne alors une idée plus positive de la manière dont la scène peut nous ramener sur Terre. Une leçon, modeste mais précise, d’esthétique terrestre.
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Restes et devenir des restes au théâtre, Sur Chants d’adieu d’Oriza Hirata
La chronique de théâtre de Déborah Bucchi commence par une lecture de Chants d’adieu d’Oriza HirataTraduit du japonais par Yutaka Makino, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 2007., une fiction dramatique sur le poids des modernités française et japonaise, et ce qu’il en reste.
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