Je prends la liberté, dans cet article, de livrer quelques réflexions sur un travail en cours de traduction de textes d’anthropologie et de contre-anthropologie brésilienne que je mène depuis plusieurs années. Plus précisément, je traduis les textes de « politique indigène » de l’anthropologue brésilien, Eduardo Viveiros de Castro(note: Voir Eduardo Viveiros de Castro, Politique des multiplicités. Pierre Clastres face à l’État, Bellevaux, Dehors, 2019, traduction de J. Pallotta, et Pour une autodétermination indigène, Bellevaux, Dehors, traduction de J. Pallotta, à paraître courant 2024.), et j’introduis auprès du public francophone les textes du leader et penseur indigène du Brésil, Ailton Krenak(note: Voir Ailton Krenak, Idées pour retarder la fin du monde, Bellevaux, Dehors, 2020, traduction de J. Pallotta ; voir aussi Ailton Krenak, Futur ancestral, Bellevaux, Dehors, et Le Réveil des peuples de la terre, Bellevaux, Dehors, à paraître courant 2024, traductions de J. Pallotta.), l’une des principales figures nationales du réveil des peuples autochtones du Brésil à la fin des années 1970. Je voudrais, dans les lignes qui suivent, mettre en relief quelques enjeux de ce travail de traduction.
Entre l’anthropologue de « profession » et les auteurs indigènes, Ailton Krenak, mais aussi Davi Kopenawa, je voudrais mettre en avant l’idée générale d’une alliance, et c’est comme préfacier de livres « indigènes(note: Viveiros de Castro a préfacé le livre de Krenak, Le Réveil des peuples de la terre, op.cit