cosmologies indigènes
Les deux Indiens
Pour l’État brésilien, l’indien est douteux : c’est une catégorie juridique qui donne des droits et partage ceux qui le sont « vraiment » et ceux qui sont « seulement » métis. Mais pour une anthropologie qui se refuse à ce genre d’opération, l’indien est surtout douteur : il met en question la catégorie même d’humanité dans laquelle on veut l’inclure afin de mesurer (et restreindre) ses droits territoriaux. Il met même en doute la séparation entre, d’un côté, des sujets (humains) potentiellement propriétaires et, de l’autre, des choses (non humaines) à approprier. Dans ce texte vertigineux, à la fois politique et métaphysique, colérique et spéculatif, Eduardo Viveiros de Castro propose une autre figure de l’indien pour notre monde : traducteur cosmologique qui bloque les certitudes ontologiques sur lesquelles s’appuie ce rapport à la Terre auquel on a donné le nom d’Anthropocène. « Indien » est dès lors, peut-être, le nom d’un autre rapport à la Terre.
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Në ropë
Davi Kopenawa est un chamane du peuple Yanomami du Brésil et une grande voix de la défense des peuples indigènes, dont la portée universelle est de mieux en mieux perçue à travers le monde. Dans ce texte, transcription d’un entretien réalisé en 2020 dans la langue maternelle de l’auteur, il tente de transmettre la notion yanomami de në ropë, qui fut choisie par le démiurge, Omama, quand il a dit: « Prenez bien soin de në ropë ! Si vous vivez dans la terre-forêt avec në ropë, vous serez alimentés, vous vivrez bien et en bonne santé. » Il faut lire et écouter cet enseignement.
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L’Entropocène : pour une anthropologie de la catastrophe planétaire
En s’appuyant sur Lévi-strauss, Inès Saragosa propose la catégorie d’Entropocène (entropie/anthropocène) pour “enrichir la réflexion sur la catastrophe écologique actuelle” d’une approche structurale comparant les différents discours sur les fins du monde, imaginées et vécues.
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