esthétique
Un cinéma des terrestres ?
On sait le cinéma friand de catastrophes. S’il y en a pourtant qu’il n’a pas couvertes, c’est bien celles qui nous touchent le plus directement aujourd’hui : les cataclysmes écologiques, de l’extinction de la biodiversité aux ébranlements du climat. Pour faire face à cette lacune, nous avons imaginé cet échange entre trois chercheureuses travaillant de longue date sur l’ajustement du cinéma à l’Anthropocène. Chacun·e y raconte les cheminements de son regard et de sa prose pour trouver les points de contact entre une passion et une angoisse, entre le cinéma et l’apocalypse en sourdine formant notre lot historique.
Lire la suite
Lignes de grâce et de disgrâce : à propos d’une page de Félix Ravaisson
Félix Ravaisson, maître de Bergson et penseur de la grâce, est aussi l’auteur moins connu de petits gribouillages auxquels Francis Haselden accorde toute son attention dans sa chronique habituelle. Il y démontre l’indémontrable, à savoir que le gribouillage a tout à voir avec la grâce, si l’on conçoit celle-ci comme l’apparence même du naturel.
Lire la suite
Réponse à la question :
Le queer a-t-il tué le camp ?
Le queer a-t-il tué le camp ?
Dans ce texte, Pierre Niedergang s’interroge sur la disparition supposée de l’humour camp au profit des esthétiques queer. Le camp, stratégie esthétique d’abord liée à la situation des hommes gays au début du XXe siècle, a-t-il survécu aux transformations des conditions politiques et sociales des principaux intéressés ? En retraversant les classiques de la théorisation du camp à partir des enjeux contemporains, et à partir du travail de la performeuse Naëlle Dariya, l’auteur entend conceptualiser la possibilité d’un camp queer pour le XXIe siècle, un camp pour les temps qui restent.
Lire la suite
Pendant ce temps la Terre soufflait
(Sur Umwelt de Maguy Marin)
(Sur Umwelt de Maguy Marin)
Pour sa deuxième chronique, Déborah Bucchi nous conduit à Bobigny, où elle a vu en mai 2024 Umwelt, spectacle chorégraphique de Maguy Marin. D’abord déçue par cette allégorie acide d’une modernité ravagée où c’est « chacun son monde », son esprit décroche. Mais dans cette distraction même, quelque chose se fait sentir : la soufflerie qui vient de la périphérie donne alors une idée plus positive de la manière dont la scène peut nous ramener sur Terre. Une leçon, modeste mais précise, d’esthétique terrestre.
Lire la suite