violence
Chronique d’une libération
Reportages de Syrie 1/4
En Syrie, la possibilité du salut
Reportages de Syrie 1/4
En Syrie, la possibilité du salut
La chute du régime Bachar el-Assad était inespérée. Comment tracer, à partir de cette libération surprise, une voie de justice et de paix ? À mi-chemin entre le reportage et l’enquête sociologique, Hamza Esmili, depuis ce « pays brûlé », raconte une société syrienne plongée dans le deuil et l’enthousiasme révolutionnaire, et des existences à réinventer, tiraillées entre oubli et vengeance. Comment rendre compte des terribles conséquences de la politique assadiste ? Dans ce premier volet, l’auteur nous mène des cafés de Damas à l’enfer de la prison de Saednaya. Un texte aux accents tantôt tragiques, tantôt poétiques ,sur une libération nationale en équilibre précaire. Et une question lancinante : quel salut pour une Syrie consumée par l’horreur et enfiévrée par l’espoir ?
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Intersectionnalité et différences anthropologiques
On ne devient sujet (soi-même) que parce qu’on est déjà sujet (assujetti). Etienne Balibar explore depuis des années ce paradoxe, qui noue l’expérience et le pouvoir, le vécu et les structures. Il y revient ici dans ce texte magistral, qui déploie une des versions les plus abouties de son anthropologie politique, en analysant les liens d’analogie et de complémentarité entre le concept qu’il a introduit dans les années 1990, celui de « différences anthropologiques », et le thème désormais familier de l‘« intersectionnalité ». Dans les deux cas, aussi bien le pouvoir que la résistance s’appuient sur une multiplicité de déterminations qui font émerger un sujet qui existe d’autant plus qu’il ne peut se rassembler dans une unité cohérente. Une belle leçon de philosophie, animée par une question simple et inépuisable: comment convertir la passivité en activité, qu’est-ce qu’une libération?
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Où elle est
Comment faire des violences, celles que l’on subit comme celles dont on est responsable, la matière d’un poème. Comment les donner à entendre et à sentir sans adopter une position de surplomb. C’est tout l’objet de « Où elle est » de Frédérique Cosnier. Derrière la formule incantatoire de l’indignation, nécessaire mais souvent simplificatrice, elle expose les cacophonies de la violence ordinaire, de l’intime au collectif, du « je » témoin et potentiellement agent au « nous » introuvable mais inlassablement convoqué. En accueillant la pluralité des voix et la continuité parfois contradictoire de leurs paroles, elle répond à la question que posait Ghérasim Luca à la langue du poème (qui est tout sauf intransitive) : « comment s’en sortir sans sortir ».
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