poésie
Comment défaire un destin – fragment fol
« Comment défaire un destin – fragment fol » est une expérimentation à la croisée de la poésie et des écritures du réel qui donne à un cas clinique rapporté par un psychiatre un autre destin que celui qui lui est fait dans le texte initial (Leçons cliniques sur la démence précoce et la psychose maniaco-dépressive du psychiatre allemand Emil Kraepelin, 1856-1926). Ni reproduction d’un délire, ni traduction poétique de théories psychanalytiques ou psychopathologiques, ni non plus montage d’archives psychiatriques, le geste de réécriture et de déplacement poétique que propose Coline Fournout tente de faire glisser la folie en dehors d’une grille de lecture exclusivement clinique.
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Écopoétique du poème intéressant. Rapport au Schmilblick
Dans le nouvel épisode de ses Poésies à Problèmes, Pierre Vinclair revient sur la relation que ses chroniques, sans le dire explicitement, entretiennent à une des questions qui occupe Les Temps qui restent (et qui était l’objet de son premier dossier) : « Que devrait être (ou que devrait faire) la poésie pour hériter des temps modernes ? ». Et parce qu’il est illusoire de décréter ce qu’il faudrait faire, par exemple de l’écopoésie, il propose que nous nous attachions d’abord à « décrire notre sol », celui sur et dans lequel s’exerce la pratique poétique et qui est inséparable des circonstances, destinataires et intérêts du moment : plus que d’une écopoésie, c’est d’une écopoétique dont on aurait besoin.
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Nouveau manuel de l’oiseleur
Nouveau Manuel de l’oiseleur, film de Erik Bullot, explore la frontière entre le document et la poésie à travers la présence récurrente de l’oiseau dans les collections du Mucem. Cette œuvre plonge dans les affects de l’effondrement de la biodiversité et des relations multiples que les êtres humains ont entretenu avec les oiseaux à travers les époques et les cultures. Cette enquête poétique fut l’amorce du film documentaire, Langue des oiseaux, réalisé en 2021 et disponible sur Arte.
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Digital Dummies
Cette nouvelle livraison de “Poésie commune” est véritablement commune : elle réunit une poétesse et un poète qui n’ont pas écrit ensemble, qui n’appartiennent pas à la même génération mais qui cependant font à la poésie quelque chose de comparable: leurs textes vont chercher la poésie dans les flux constants de l’audiovisuel le plus ordinaire qui médiatisent nos réalités politiques et vécues. En les réunissant, on espère faire sentir cet ancrage commun. Tel Jim Carrey dans The Mask confrontant la plasticité de son corps à celle des effets spéciaux numériques, Elsa Boyer et Patrice Blouin exercent et mettent en balance leur (in)capacité de synthèse au miroir des intelligences artificielles. Ce faisant, ils produisent une forme nouvelle de littérature digitale.
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Plastic amalgam
« Le travail du poème consiste à juxtaposer des fragments qui a priori n’ont pas de rapport. » Pour son quatrième épisode, Poésie à problèmes se penche sur un poème qui multiplie les larsens sans être pour autant bruitiste. Alice Notley – la poétesse (78 ans, « l’une des poétesses les plus célèbres et célébrées des USA ») – a beau dire ne pas s’intéresser à la traduction, traduire oblige à comprendre même (et surtout) quand il n’y a rien à comprendre.
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L’école de Trifouilly-les-Oies
« Que peut-on espérer du poème, c’est-à-dire d’un travail (nourri d’échanges) de la forme contre le contenu (enrichi d’expériences et de lectures), c’est-à-dire d’une dramatisation des problèmes qui, certainement, ne “change pas la vie” à elle toute seule et, qui plus est, leur ajoute une sorte de crise dans la signification ? » Pour sa troisième chronique sur la poésie contemporaine, Pierre Vinclair lit et relit un poème du poète et romancier américain Ben Lerner. Un poème qui, sous ses faux airs de facilité formelle, s’avère grand pourvoyeur de drame, de pensée et de vie – ou comment repenser l’engagement poétique et ses relations contrariées à la référence.
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Géo-lithographie du temps suspendu
« Géo-lithographie du temps suspendu » n’est pas un essai, mais un poème. Ce poème est la trace d’une quête : chercher ce qui se cache derrière cette silhouette grelottante, un peu décharnée, qu’on nomme « j ». j est un être sans forme, il n’appartient à aucun règne – humain, animal, végétal, minéral – mais emprunte un peu à chacun, ne serait-ce que pour se donner des contours un tant soit peu saisissables. Il évolue au gré des routes et des métamorphoses, « Géo-lithographie du temps suspendu » en est comme l’ombre projetée sur le flanc d’une montagne.
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Poétique du nichoir
«Parce qu’il a une forme, le poème existe. Jamais assez, bien sûr, pour accueillir une hirondelle réelle ; il ne saura se constituer que comme un nichoir symbolique.» Pour sa deuxième chronique sur la poésie contemporaine, Pierre Vinclair médite sur la manière dont les oiseaux peuvent continuer à habiter les poèmes alors qu’ils disparaissent de la terre : il faut pour cela cesser de les traiter comme des supports allégoriques.
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Poudreuse (extrait)
Dans un rapport étroit à l’oralité, par la polyphonie de répliques poétiques entrechoquées, Poudreuse est un texte qui laisse émerger l’espoir du collectif au milieu des décombres d’un système économique et politique. Les « solistes » du libéralisme sont là, pris en embuscade par la langue qui débusque leurs mobiles, leurs manies, leurs tactiques. Et la neige, à la manière du temps qui passe, imperturbable dans sa chute et implacable dans sa manière de recouvrir le réel, vient traverser cette chronique imparfaite, à l’impératif hors mode, demandant au temps de l’écrire.
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Écologie des formes contraintes
« Quelque chose a changé : nous pouvons désormais écrire, publier, être traduite et célébrée pour un ensemble de dizains de décasyllabes à propos d’un fleuve. » Dans sa première chronique de « Poésie à problèmes », Pierre Vinclair propose sa lecture des Cubes danubiens de Zsuzsanna Gahse. Un hommage à la fondamentale étrangeté du monde.
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Trois Poèmes
Java marxienne
Dans ce premier épisode de la chronique des «chansons vertes et rouges pour les temps qui restent», Michel Arbatz partage une chanson qu’il a écrite jadis, à l’occasion de sa rencontre avec un dissident soviétique alors qu’il était militant révolutionnaire.
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