La politique des désarmés

« NOUS GISIONS
déjà au plus profond du maquis quand tu
t’es enfin approché en rampant.
Mais nous ne pouvions pas
ténébrer vers toi :
il régnait
la contrainte de lumière. »

Paul Celan, Contrainte de lumière

Les voix de la paix. - Reporter de guerre, on voit ce que c’est. On a tous vu les reportages d’« envoyés spéciaux » qui, au péril de leur vie, documentent les conflits en cours. Mais reporter de paix, qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que cela pourrait être ? On ne voit pas. On ne voit pas car on ne sait pas où est la paix, on ne sait pas quels territoires l’abritent, quels pays la recherchent vraiment. La paix semble introuvable, et la journaliste de paix serait alors un reporter de l’invisible, condamné(e) à errer sur une Terre en proie à la guerre. C’est de cette invisibilité dont ma chronique veut rendre compte. Un(e) correspondant(e) de paix, c’est d’abord ce journaliste de l’impossible qui, sur le terrain saturé de lumière de la guerre, se met à l’écoute des voix improbables de la paix.

Anesthésie. - Il y a cette scène mémorable dans le film de Brian de Palma, Blow Out (1981), où Jack Terry, un technicien du son joué par John Travolta, découvre au milieu d’effets sonores potentiels qu’il a enregistrés dans un parc (des coassements, des hululements) un coup de feu précédant l’éclatement d’un pneu qui mène une voiture à plonger dans un ruisseau. Le reporter de paix, me dis-je en revoyant cette scène, est à la recherche d’une technique d’enregistrement permettant de faire entendre les murmures de paix qui ont du mal à se détacher du bruit des explosions et des discours de la virilité ordinaire. C’est comme si notre capacité à être sensibles aux mots de la paix avait été anesthésiée par l’hypervisibilité des images de guerre et des affects qui les accompagnent (effroi, haine, ressentiment, pulsion de vengeance). 

Torture de l’information. - Dans son livre au sujet de la Guerre du Golfe, L’écran du désert. Chroniques de guerre (1991), Paul Virilio cite le vidéaste Gary Hill : « La vision n’est plus la possibilité de voir mais l’impossibilité de ne pas voir ». La torture visuelle administrée à Malcolm McDowell dans Orange Mécanique (1971) – l’impossibilité de ne pas voir les images violentes qu’on le force à regarder en lui maintenant les yeux ouverts – décrit désormais les conditions esthétiques par lesquelles nous nous informons sur le monde, non pas quotidiennement mais seconde après seconde, qu’on le veuille ou non. Nous n’avons plus de paupières ; nous n’avons pas cette sorte de boucliers contre la violence du visuel. Mais quoi, nous faudrait-il réapprendre à fermer les yeux ? Ne serait-ce pas irresponsable ? Sacrilège ? Ou, tout au contraire, la condition nécessaire du changement esthétique grâce auquel on pourrait se détacher de l’horreur régnante afin de s’attacher à promouvoir la politique des désarmés.

Images-écrans. - Il est vrai qu’aucun média ne payerait un journaliste pour rapporter des faits relatifs à l’absence de guerre. Imaginez un instant, lors d’un journal télévisé ou sur une chaîne Youtube : « de notre envoyé(e) spécial(e) en Sursistan, ces images de paix, regardez » … mais regarder quoi, que seraient ces images de paix ? Une colombe, dans un décor à la Walt Disney ? Une publicité des années 1950 sur le confort moderne ? Des sourires figés ? Figés par quoi alors ? Peut-être par la présence d’une police armée jusqu’aux dents, faisant de la paix une absence de liberté, le résultat d’une répression sanglante, d’une vidéosurveillance saturant l’espace du visible et refoulant de façon préventive toute voix hérétique qui chercherait à se faire entendre. Hors de cette paix armée et de ces caricatures, nous n’avons aucune idée de ce qu’est la paix. Celle-ci n’est désormais plus qu’un trou béant dans l’espace des représentations collectives. C’est au-dessus de ce trou que se forment les caricatures de l’idée de paix, ses simulacres, des images-écrans qui cherchent à dissimuler les guerres en cours.

Contester jusqu’au mode de contestation (guerre et politique, 1). - Le trou dans la représentation de la paix a été creusé siècle après siècle, guerre après guerre, bombardement après bombardement, et dans ce trou ont été jetés les corps de Jean Jaurès, de Rosa Luxembourg, de Martin Luther King, de Gandhi. Les bords de ce trou ont été consolidés par les États supposés démocratiques qui, pour conserver leur pouvoir, ont monopolisé la violence et fabriqué une paix mensongère, faite de police, de prison (on pensera ici aux travaux de Ruth Wilson Gilmore sur la prison aux USARuth Gilson More, Abolition Geography: Essays Towards Liberation, New York, Verso, 2022., et d’extériorisation de la guerre : guerres en Afrique où se décide l’appropriation des matières premières de notre confort technologique, guerre au terrorisme se payant de lois sécuritaires – c’est toute la séquence ouverte par le 11 Septembre 2001 qu’il nous faudrait ici éclairer. Quant à la politique révolutionnaire, elle n’aura la plupart du temps cherché qu’à s’approprier ce trou, en choisissant de quels corps le sang devrait couler. Penser la paix, c’est dès lors non seulement remettre en cause l’ordre de la guerre, qui est l’ordre du monde et de ses images aveuglantes, mais aussi remettre en cause la manière dont cet ordre a été contesté. On comprend dès lors qu’un correspondant de paix ait bien du mal à trouver un média pour l’envoyer en mission. C’est en free-lance qu’on s’exerce à ce métier.

Propagation et propagande : n’oublie pas que la guerre est partout. - Free-lance ? Voyons cela de plus près. Le métier de reporter de paix ne peut être que réflexif, interrogeant ce que veut dire « rapporter les faits », quels qu’ils soient. On sait bien qu’en temps de guerre il faut se méfier de l’information, toujours prise dans la propagande. Mais voilà, l’espace-temps de la guerre ne se limite pas aux conflits avérés. Car la guerre est partout, elle ne se réduit pas aux pays en guerre, elle emporte dans son grondement permanent les pays qui financent la guerre – « l’industrie elle-même étant un combat, la guerre devient la première, la plus excitée, la plus fiévreuse des industries » (Jaurès, en 1895). Une fois que vous commencez à dresser la liste des entreprises qui fabriquent des armes et les vendent, vous vous rendez compte que le monde entier est en guerre, sur son sentier, la faisant par procuration, à distance. Regardez par exemple cette enquête récente de l’Observatoire des Armements qui montre comment des entreprises de la Région Auvergne-Rhône-Alpes alimentent les guerres et les politiques de répression :

Des hélicoptères modernisés ont été cédés au Togo qui réprime sa propre population (Ares basée dans la Drôme) ; des blindés fabriqués pour partie en région lyonnaise sont en guerre contre les mouvements sociaux au Chili, Liban, Sénégal, Égypte (Arquus en région lyonnaise) ; des drones ont été livrés à des compagnies minières décriées en Australie, Ghana, Afrique du Sud (Delta Drone en région lyonnaise) ; des fusils de précision sont utilisés en Égypte et Israël (PGM Précision en Savoie) ; des flash-ball stéphanois ont servi contre l’opposition sociale en République démocratique du Congo et en France (Verney-Carron à Saint-Étienne), etc. « Entreprises d’armement en Auvergne-Rhône-Alpes. La guerre se fabrique près de chez nous » Observatoire des armements (https://www.obsarm.info/spip.php?article383).

La guerre se propage bien au-delà de ses théâtres officiels, jusque dans la salle des machines de l’Anthropocène. La propagande a investi nos esprits, nos représentations du monde, le vocabulaire que nous employons. Ainsi ce mot, free-lance : avant d’être appliqué à partir de 1840 à des journalistes indépendants, ce terme signifie, pour Walter Scott qui l’invente, « lance libre », soit un chevalier sans suzerain, un chevalier errant avec sa lance. Notre correspondant de paix indépendant, le voilà dépendre d’une généalogie guerrière ! À croire que les armes conspireraient sous toute technique. Que la technique dominante continue la guerre par d’autres moyens. Que serait alors une technique non-guerrière ? Une technologie de la paix ? Un Pacificène, où la technologie ne serait plus extractiviste, mais désarmante ?

Réarmement : l’essence de la guerre. - Le schème du réarmement a saturé le discours d’Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français du 31 décembre 2023 : « réarmement économique », « réarmement de l’État et de nos services publics », « réarmement civique », « réarmement industriel, technologique et scientifique », « réarmement de la Nation face au dérèglement du monde », « réarmement de notre souveraineté européenne face aux périls » https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2023/12/31/voeux-aux-francais-pour-2024. Et lors de sa conférence de presse du 16 janvier, notre aspirant-Maréchal a parlé d’un « réarmement démographique ». On nous aura prévenu : la guerre sera partout, à tous les échelons de l’État, et les femmes seront mises au travail pour fournir à la nation sa natalité productive. Mais on ne doit pas oublier ce qu’est l’essence de la guerre : un ou bien, ou bien. Ou bien moi, ou bien l’autre. « J’ai vu la mort et j’ai ôté la vie », dit un Français parti combattre dans la légion internationale ukrainienne, « j’ai longuement réfléchi là-dessus. C’est la guerre : c’est soit toi, soit lui« Les réfractaires depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie (10ème partie • janvier 2024) », Observatoire des armements (https://www.obsarm.info/spip.php?article634). ». Il faudra donc se poser la question : si l’économie s’arme, qui faudra-t-il tuer ? Si les services publics s’arment, quelles seront les victimes ? (on en a une idée déjà : les étrangers, avec cette loi immigration de 2023 qui promeut une préférence nationale) Et le réarmement civique, quels civils tuera-t-il ? Et le réarmement démographique, combien de femmes exploitera-t-il ? Le discours du réarmement est un discours qui justifie par avance la mort, physique et sociale, psychique et esthétique.

Désarmement planétaire. - Le reporter de paix cherchera plutôt à documenter les actions visant à désarmer. On pensera ici immédiatement aux Soulèvements de la Terre, remarquable tentative d’opposition politique au Capitalocène, et à la manière dont ses activistes pratiquent ce qu’ielles nomment le « désarmement » : « Tandis que le sabotage renvoie dans le code pénal à la « destruction d’infrastructures vitales pour le pays », le désarmement vise des infrastructures toxiques et destructrices. Il relève de la légitime défense, d’une nécessité vitale face à la catastrophe »« Désarmement », sur le site des Soulèvements de la Terre (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/desarmement-extrait-du-livre-on-ne-dissout-pas-un-soulevement).. La notion de légitime défense est cependant problématique, car on sait qu’elle est aussi employée hypocritement par des États pour justifier des guerres barbares et par des individus pour tuer en toute impunité – je pense à la loi « Stand your Ground » de Floride, qui protège de poursuite d’homicide la personne qui « utilise une force mortelle si elle croit raisonnablement que l’utilisation ou la menace d’utilisation de cette force est nécessaire pour empêcher la mort imminente », cette personne n’ayant « pas l’obligation de reculer et a le droit de rester sur ses positions (to stand his or her ground) ». Mais dans le cas des Soulèvements de la Terre, il s’agit d’une action politique collective qui ne cherche pas à tuer l’autre : on n’est pas dans une logique du ou bien l’autre ou bien moi, ou bien je survis ou bien c’est l’autre. En effet, dans le discours et les pratiques de Soulèvements de la Terre, la survie – la « nécessité vitale » – est ce qui fait face à la « catastrophe » de l’Anthropocène, cette catastrophe étant armée par les industries du béton, de la privatisation de l’eau, etc. La défense en jeu est comme celle de la « nature qui se défend », pour reprendre ce slogan de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Un reporter de paix aura pour objectif de rendre compte de ces stratégies du désarmement, et de voir comment elles pourraient se multiplier, et changer ce que nous entendons par politique.

Guérir de la guerre (guerre et politique, 2). - Quelle est la situation politique ? Il est certes important d’analyser la montée contemporaine des régimes autoritaires, (post)fascistes ou (pré)totalitaires. Mais l’analyse de cette montée est la moitié du chemin intellectuel à parcourir, l’autre moitié étant l’analyse de ce qui ne monte pas – et continue à nous tomber dessus. Ce qui ne monte pas mais dépérit et tombe dans l’oubli, peut prendre plusieurs noms : socialisme peut-être (celui de Jaurès, mais pas celui de Hollande et des transfuges qui ont rejoint Macron pour garder leur pouvoir) ; communisme sans doute (mais non-stalinien, non-Chinois, non-étatique, un communisme minoritaire, un communisme infra-rouge restant encore à inventerCf. mon article « Devolver el comunismo a lo desconocido » in Dissenso : revista de pensamiento político (https://revistadisenso.com/devolver-el-comunismo-a-lo-desconocido/).) ; décroissance nécessairement (mais pas celle qui, technophobe et anti-urbaine, accepterait comme inéluctable le sacrifice d’une partie de l’humanité). Mais l’intuition qui guide cette chronique est que, quel que soit son nom, la politique qui nous manque devra apprendre à se guérir de la guerre. Car la politique tend à continuer la guerre par d’autres moyens, non seulement la politique du Capitalocène et de son fascisme atmosphérique, mais aussi la politique révolutionnaire qui, de Lénine à Tiqqun en passant par Agamben, a parié sur la guerre civile. Dans cette chronique, je ferai donc face aux questions suivantes : existe-t-il une politique qui soit désappareillée de la guerre ? Une politique révolutionnaire désappareillée de la guerre se condamne-t-elle à l’impuissance ? C’est-à-dire : si toute révolution implique la guerre, se débarrasser de la guerre signifie-t-il liquider le paradigme révolutionnaire et dès lors accepter le Capitalocène, le racisme et les violences du patriarcat ? Quelle défense populaire (ré)inventer qui puisse empêcher les pouvoirs de la mort de s’imposer sur les milieux de vie, psychiques et sociauxJe reviendrai sur l’histoire du MAN, Mouvement pour une Alternative Non-violente, dans une autre chronique. Cf. le numéro de janvier 2024 de la revue L’Age de Faire. Bas les armes, p.10. ? Il doit y avoir une autre idée de la révolution, de la politique et de la défense planétaire, qui ait la paix non pas pour horizon mais bien comme cœur. Enquêtons.

Les territoires de la paix : pacifisme, non-violence, et détachement. - Enquêter, pour un(e) correspondant(e) de paix, sera donc trouver des territoires de paix, réels et imaginaires, individuels et collectifs, psychiques et physiques, passés et à venir. Ce sera aussi interviewer celleux qui peuvent nous aider à conjurer la guerre en invoquant la paix, en l’évoquant, ou en réorientant la pulsion de mort qui l’anime vers d’autres fins – le livre de Monique Wittig, Les guérillères (1969), me semble un merveilleux exemple d’une telle réorientation, j’y reviendrai. Cela nous entraînera sur le terrain du pacifisme et de la non-violence, le terrain de la spiritualité dans son rapport avec la politique (je consacrerai une chronique à Judith Butler et son livre The Force of Non-Violence (2020), en allant chercher les sources de la notion d’ahimsā (non-violence ou plutôt non-nuisance chez Gandhi). Le terrain du pacifisme est un terrain miné, maudit alors même qu’il devrait être béni : je prédis le jour proche où être pacifiste sera requalifié juridiquement comme acte de terrorisme. La reporter de paix doit pourtant oser se mêler de ce qu’on ne regarde pas, et savoir transformer ses appareils photos en télescopes intérieurs, outils d’une transformation du regard et de la subjectivité. Les territoires de la paix sont en effet aussi bien extérieurs qu’intérieurs, et si l’on ne sait pas bien les localiser c’est peut-être aussi parce qu’ils ont pour source et ressource une part de nous qui n’est pas localisable. Une part de nous pour laquelle la non-violence est d’abord et avant tout le nom d’une puissance à part, détachée de la violence du pouvoir, du cycle de la vengeance, des flux de haine – détachée du monde, irrécupérable et réfractaire à tout pouvoir.

Quoi ? – le paradis. - Pour toutes les raisons que j’ai tenté de préciser dans cette première chronique, qui cartographie les possibles territoires de l’impossible paix que les prochaines chroniques exploreront, le reporter de paix que je deviens risque donc d’être déçu, et décevant. Parce que la paix n’émet que des signaux faibles, et que « règne la contrainte de lumière » (Celan). Parce qu’à supposer qu’il y ait des images authentiques de la paix, celle-ci risque de n’être saisie qu’à l’état de ruine : le reporter de paix aurait aimé prendre en photo ce temple, mais il a été détruit ; elle aurait voulu dépeindre la vie de gens heureux, mais il n’y a là que des cadavres. La correspondante de paix est-elle condamnée à documenter l’absence de paix, et les voix de la paix sont-elles toujours spectrales ? S’agirait-il d’une enquête au fond masochiste, ou mélancolique, ne consistant qu’à montrer ce qui n’a jamais existé, ou à peine, et peu de temps avant l’assassinat ? Un reportage sur la paix serait alors la recherche vaine d’un paradis perdu. Mais rien ne doit nous convaincre que cette perte est réelle, ou totale, et je sais que la propagande peut aller jusqu’à nous barrer l’accès au paradis, en postant « à l’Est d’Eden » des chérubins aux épées flamboyantes (Genèse, 3 :24). Le reporter de paix saura pourtant trouver en soi l’arbre de vie, la voie intérieure pour y conduire et la voix pour l’exprimer : le paradis n’attend que notre gorge déployée.

Désarmant. - Idéalisme, me dira-t-on. Oui, c’est cela même, contre l’époque rivée au monde, la journaliste de paix nous donne des nouvelles de l’absolu. Et c’est bien avec l’aide d’un absolu portatif qu’on pourra envisager la désactivation des forces de mortCet article est écrit suite à des discussions prolongées avec Emmanuel Moreira, avec qui je travaille sur ces questions de paix, de cesser-le-feu, et de non-violence. Cf. notre site consacré à ces questions, trans-planet (https://www.trans-planet.org/).. Ce qui voudrait dire tout à la fois désarmer les forces de mort, mais les désarmer jusqu’en nous-mêmes. La politique des désarmés ne peut se penser comme seule opposition aux ennemis si l’adversité n’est pas aussi envisagée comme une affaire intérieure. Voilà qui est désarmant : « en parlant d’une personne ou de son attitude : qui décourage toute réplique, par sa naïveté, sa simplicité ou sa sottise », nous dit un dictionnaire à propos de ce terme. La politique des désarmés ne pourra être qu’une politique désarmante. Désarmant, le rejet de la guerre et des valeurs qui la soutiennent, la volonté d’abolir le budget de l’armée afin de financer ce qui supporte l’existence terrestre. Désarmant, alors que les pouvoirs publics appellent à la mobilisation générale de toutes les strates de la société. Désarmant comme, du même nom, dégagé de la peur, un sourire.