carbone
Invasions du passé. D’une crise d’échelles
Et si la crise climatique n’était pas seulement une crise du système-Terre, mais aussi une crise des temporalités historiques ? En croisant Dipesh Chakrabarty et Andreas Malm, Pierre Schwarzer retrace les effets de la collision entre le temps de la planète et celui du capital. À travers une relecture critique de l’histoire énergétique, il déconstruit l’illusion d’une « humanité » monolithique, qui masque les inégalités économiques et les rapports de pouvoir sous-jacents. Il nous invite à repenser le concept d’anthropocène et à repolitiser ces temporalités éco-socio-historiques pour rejeter la fatalité – bref, à rouvrir cette histoire enchevêtrée pour mieux la transformer.
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La grande désynchronisation
Pour le géochimiste des « zones critiques » qu’est Jérôme Gaillardet, la Terre n’est pas un stock fini de ressources, c’est un ensemble de cycles de natures et d’échelles spatiales et temporelles très différentes, mais entrelacés. Un processus qui prend des millions d’années ouvre à un autre qui prend quelques secondes, qui à son tour en entretient un autre de plusieurs centaines d’années. Le global s’articule au local directement : dans le temps. Toute vie s’improvise dans ces cycles, les reproduisant et les altérant à la fois. Le « temps présent » n’est pas celui d’un épuisement des ressources planétaires, mais une grande désynchronisation : une forme de vie particulière bouleverse les cycles qui la rendaient possible sans s’ajuster à ces changements. Réajuster les temps, tel est le défi des « temps qui restent ».
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