capitalocène
Du bon infini
Alexander Galloway développe une critique stimulante d’un discours écologique obsédé par la finitude, en diagnostiquant les distorsions idéologiques à l’œuvre lorsque l’humanité se replace au centre du jeu au moment même où elle cause sa propre destruction. Contre le fatalisme nihiliste (qui nous invite à « vivre avec » l’effondrement climatique), Galloway ressuscite le « bon infini » de la philosophie contemporaine dans le but de réinternaliser la crise comme une occasion d’agir politiquement. Pourrons-nous troquer l’orgueil égocentré pour un amor fati révolutionnaire, afin de transformer le déterminisme climatique en une action politique qui mette fin au capitalisme ? Un appel audacieux à nous ressaisir de l’infini pour lutter contre l’apathie.
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Invasions du passé. D’une crise d’échelles
Et si la crise climatique n’était pas seulement une crise du système-Terre, mais aussi une crise des temporalités historiques ? En croisant Dipesh Chakrabarty et Andreas Malm, Pierre Schwarzer retrace les effets de la collision entre le temps de la planète et celui du capital. À travers une relecture critique de l’histoire énergétique, il déconstruit l’illusion d’une « humanité » monolithique, qui masque les inégalités économiques et les rapports de pouvoir sous-jacents. Il nous invite à repenser le concept d’anthropocène et à repolitiser ces temporalités éco-socio-historiques pour rejeter la fatalité – bref, à rouvrir cette histoire enchevêtrée pour mieux la transformer.
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Écran Carbone
Et si l’histoire du cinéma était une histoire d’énergies fossiles ? Ce found footage percutant de Gabriel Bortzmeyer pour sa chronique Cinécologies explore le lien entre le 7e art, le pétrole et les imaginaires de domination, de la pellicule à la pétromasculinité. Une plongée fascinante là où la magie du cinéma rencontre la matière visqueuse.
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La politique des désarmés
« Un espace qui dure » : le tournant spatial de l’Anthropocène
On dit et on répète qu’on entre dans un nouveau temps. Et s’il s’agissait aussi d’un nouvel espace ? Dans ce texte, la philosophe Jeanne Etelain revient sur les débats concernant le concept exact du présent (Anthropocène, Capitalocène, etc.), pour montrer qu’ils présupposent non seulement un “régime d’historicité” nouveau, mais aussi un “régime de spatialité” nouveau : il ne s’agit ni de l’espace absolu du globe, ni de l’espace relatif de la globalization, mais d’un espace-durée, un espace qui dure, un espace qui agit, un espace qui vit - et se confond avec la Terre
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