déconstruction
Qui ou quoi est l’anthropos de l’Anthropocène ?
L’anthropos de l’Anthropocène est-il un qui (un agent responsable) ou un quoi (un objet géologique) ? Catherine Malabou dissèque ici la critique heideggérienne de la réduction de l’humain à un « quoi » par la métaphysique occidentale, la déconstruction derridienne du glissement réversible entre le « qui » et le « quoi », ainsi que les fameuses thèses de Chakrabarty qui font de l’humanité une force géologique impersonnelle. Alors que la distinction entre agent et objet s’effondre, elle se tourne vers Bateson et Guattari pour articuler écologie mentale et écologie environnementale et penser ainsi la possibilité d’une responsabilité infinie face à l’urgence climatique.
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L’écologique de l’Histoire
Et si l’histoire de l’humanité reposait sur l’avoir, et non pas simplement sur l’être ? C’est ce qu’affirme Valentin Husson en remontant aux racines grecques de notre vocabulaire et en inscrivant la crise écologique actuelle dans une vaste histoire des idées. Au-delà du « voile » de la modernité, qui a transformé la nature en une ressource privatisée, il s’agit de repenser l’appropriation : non comme une possession prédatrice, mais comme une coexistence éthique. De Heidegger aux batailles juridiques accordant aux rivières le statut de personne, Valentin Husson repense l’« avoir » comme une manière de s’harmoniser avec le kosmos de la Terre.
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Politique glitch.
Spectres de l’anarchisme alt-right
Spectres de l’anarchisme alt-right
À l’heure où l’hégémonie mondiale de l’extrême-droite ne fait plus de doute, alors que Trump est devenu favori de l’élection présidentielle aux États-Unis, Emily Apter propose une plongée dans les logiques étranges de l’alt-right étatsunienne, en les prenant au mot, en prenant au sérieux leur langage. C’est en volant à la gauche intellectuelle les thèmes de la « déconstruction », de l’anarchisme, de la perturbation des normes (métaphorisée par le phénomène du « glitch », parasitage d’une image par une autre), qu’elles s’imposent. La gauche doit réinventer un langage, c’est-à-dire une pensée. Une lecture exigeante, mais nécessaire.
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Entre roche et cerveau : en quoi consiste exactement une « écologie de l’esprit » ?
Relisant les concepts de “double bind” et de différence chez Gregory Bateson, Catherine Malabou explore ici les méandres paradoxales contenues par l’idée d’une « écologie de l’esprit ». Les subjectivités contemporaines (ou « modernes ») doivent se saisir comme choses, mais elles peuvent le faire de deux manières: soit comme cerveau (évolution), soit comme terre (anthropocène). Double schize donc, qui dit bien l’affolement des temps présents.
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