Jacques Derrida
La pleurabilité du vivant (3/3)
Dans cette troisième et dernière livraison de son essai sur les nouvelles expériences du temps qui émergent avec la catastrophe bioclimatique et les guerres contemporaines, Judith Butler revient sur les transformations de la conception du deuil que celles-ci exigent de nous. Un deuil capable de pleurer non pas seulement les pertes intimes qui ont eu du sens dans le cours de nos vies, mais des êtres lointains, dans l’espace comme dans le temps, humains ou autres-qu’humains, passés ou futurs, deuil sans lequel notre sentiment d’être au présent se perdrait lui-même et qui pourtant exige une extrême désorientation temporelle. Avec cette relecture de Freud, Barthes, Derrida, Chakrabarty, et de la poétesse-philosophe Denise Riley, se conclut cette profonde méditation sur la nature de notre temps, que Judith Butler a bien voulu confier aux Temps qui restent.
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Le tournant hantologique de l’anthropologie
A l’occasion de la publication simultanée de La voix des fantômes de Grégory Delaplace et de Spectres de Marx de Derrida, Frédéric Keck remarque que le « tournant ontologique » de l’anthropologie contemporaine s’est prolongé en un « tournant hantologique » qui peuple de revenants les sciences humaines de notre monde post-soviétique. Car comment vivre avec des êtres qui hantent les places qui ne sont plus les leurs ?
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