Follow the Water

À la frontière entre le documentaire et la fable, le film de Pauline Julier et Clément Postec Follow the Water explore le désert d’Atacama, au Chili. C’est là, aux abords des salars de lithium, que des scientifiques entraînent leurs rovers pour explorer la planète Mars, et que des groupes autochtones se battent pour le droit d’accès à l’eau… La question se pose donc : que révèle cette quête de traces de vie sur d’autres planètes quant à notre propre manière d’habiter la Terre ? À découvrir : un entretien passionnant avec la cinéaste.

Hiver 2021. Désert d’Atacama, Chili. Autour d’une des plus grandes extractions de lithium du monde, plusieurs protagonistes racontent leur attachement à ce territoire. S’entrechoquent l’engagement d’une indigène pour les droits de l’eau, les doutes des scientifiques qui explorent le désert comme s’ils exploraient la planète Mars, la croyance des industriels, les spectres de la colonisation et les récits des nouveaux explorateurs. La quête des traces de la vie dans l’univers creuse celle de l’équipe du film, vertigineuse et absurde. Les voix s’emmêlent et les discours s’enrayent. Le paysage aride et sec du désert se confond bientôt avec celui de la planète rouge et de ses délires raisonnés. Telle une boule de cristal, Mars apparaît comme le début et la fin du temps.  

Entretien

– Louis Bidou : Votre film s’intitule Follow the Water. Après l’avoir visionné, on imagine plein de titres connexes tant le film montre la relation entre les choses : « follow the lithium », « follow the dust »… Comment vous est venu ce projet de film et le choix de ce titre ?   

– Pauline Julier : « Follow the Water » c’est en réalité le nom d’une stratégie scientifique mise en place par la NASA au début des années 2000 pour guider l’exploration de Mars. Cette approche visait à rechercher des traces d’eau sur la planète rouge, car l’eau est essentielle à la vie telle que nous la connaissons.

Ce titre est venu en cours de travail sur place. Notre terrain d’enquête c’était le désert d’Atacama au Chili. Qu’est-ce que ça voudrait dire de « suivre l’eau » et voir ce qui pourrait s’en dégager dans un des paysages les plus secs au monde ? Dans ce désert, en suivant l’eau, on arrive tout de suite au lithium. Cela nous permettait de relier les différents sujets qui nous intéressaient.

Voilà pour l’origine du titre. Celle du projet est multifactorielle. Tout a commencé avec une invitation à la Biennale de Santiago au Chili où je montrais un de mes films en installation. Je tenais à commencer un nouveau travail sur place car j’essaie toujours de lier mes déplacements à des projets de recherche. 

Connaissant mes « sujets »,  l’équipe de la Biennale ne m’avait pas initialement dirigée vers le désert d’Atacama mais plutôt vers les observatoires d’Alma. C’est un lieu assez emblématique de la science en astronomie et astrophysique. Mais beaucoup de travaux ont déjà été faits là-bas par des artistes et cinéastes, et j’ai eu l’impression que je n’aurais pas grand chose à raconter de plus. En cherchant, je suis assez vite tombée sur les sites d’extraction de lithium. Sur Google Maps, ce sont des petits carrés bleus en plein milieu de grands aplats de couleur ocre. Ce fût le début de la recherche, comprendre ce que c’était ces bassins d’eau qui s’évaporaient en plein désert.  Et en allant sur place, juste à côté des saumures de lithium, en plein salar, on est littéralement tombés nez à nez avec une équipe de la NASA qui entraînait des rovers destinés à se rendre sur mars. Il y a eu soudain un pressentiment très fort qu’il y avait quelque chose à comprendre dans ce double mouvement humain, entre aller chercher de plus en plus profond dans les nappes phréatiques pour extraire le lithium et aller chercher très loin dans l’univers des réponses à nos questions sur la planète rouge. C’est ainsi que la recherche à l’origine du film a pris forme, et on est retournés filmer un an après ce repérage.

– Louis Bidou : Peux-tu revenir sur les différents acteurs et strates qui composent ce territoire et expliquer ce qui relie Mars, le lithium, un territoire extractif et l’eau dans le contexte du désert d’Atacama ?

– Pauline Julier : Les scientifiques appellent cela des terrains analogues à Mars. Ce que l’on imagine qu’il y a sur Mars - puisqu’on n’a jamais eu d’échantillons de Mars - ressemblerait au désert d’Atacama. Ce serait le sol le plus martien qu’on ait sur terre. Alors on s’est dit « tiens, peut-être que de l’Atacama à Mars, il n’y a qu’un pas, et nous on va franchir ce pas ». Ce qui nous a intéressés avec Clément, c’était la façon dont Mars reflétait nos préoccupations contemporaines, ou du moins disait quelque chose de notre situation terrestre actuelle. Le désert d’Atacama, c’est un petit territoire qui concentre un ensemble de controverses autour de l’extractivisme, de la gestion de l’eau et des moyens de survie – ce sont des conditions de vie extrêmes, aggravées par le tourisme et par le changement climatique –, avec plusieurs perspectives qui entrent en collision. C’est un terrain d’observation de phénomènes qui peuvent se passer à plus grande échelle.

– Louis Bidou : Il y a une sensation assez étrange qui se dégage de certains protagonistes du film, ils ont l’air un peu à côté de leurs pompes. D’où vient cette impression ?  

– Pauline Julier : En fait, la seule personne qui joue vraiment son propre rôle c’est Karen Luza, la dirigeante autochtone responsable de la gestion de l’eau. Tous les autres sont des comédiens non professionnels. Donc ils sont un peu à côté de leurs pompes, parce que ce n’est pas leur métier ! Le plus décalé sans doute c’est le directeur financier de la mine. J’avais rencontré le « vrai » directeur financier lors du premier voyage mais il a démissionné après notre première rencontre et son remplaçant était moins enclin à nous aider… donc on a dû inventer une solution et c’est finalement un guide local, qui était une des rares personnes à parler anglais sur place, qui l’a incarné. Il était censé avoir appris un texte mais ce n’était pas le cas ! Au dernier moment, on a dû improviser et lui mettre une oreillette pour le lui souffler (on le montre d’ailleurs à l’image). Ce n’était pas prévu mais finalement c’était parfait, car sa façon de répéter le texte qu’il entend crée une étrangeté qui souligne l’absurdité de son discours.

– Louis Bidou : Tout d’un coup, le discours d’un directeur financier, qui pourrait être maîtrisé, devient totalement étrange, hors sol en quelque sorte. On retrouve le paradigme indiciaire de l’historien Carlo Ginzburg, qui dit qu’il faut partir du sel dans l’engrenage, de ce qui dysfonctionne, pour approcher le fonctionnement caché des choses… Et alors qu’en est-il de cette personne qui interprète le rover dans un espace de transe ?

– Pauline Julier : C’était un peu la même improvisation pour l’interprète du conducteur du Rover. L’idée est venue sur le tournage,  il ne savait pas son texte mais il pouvait peut-être faire des gestes. Il a dit : « je vais vous le faire en dansant ». Finalement la séquence est puissante grâce justement à cette sorte de danse, Cela raconte une dimension physique plus forte qui travaille avec son silence. Elle permet de raconter quelque chose autour du lien entre l’humain et le non-humain, ici le « non-humain machine ». 

– Louis Bidou : Effectivement dans votre film, le non-humain revient souvent au premier plan.  L’eau, le lithium, la poussière, un rover et le désert lui-même, des éléments quittent l’arrière-plan pour être intégrés dans l’horizon de notre attention éthico-esthétique. Quels choix formels impliquent cette recherche des liens, des interstices et des points de rupture entre les choses ?

– Pauline Julier : Il y avait cette volonté de travailler avec un point de vue disons pas tant non-humain mais plus-qu’humain (ou même « plus-que-rover »). Les images que l’on reçoit des rovers martiens vont plus loin que le panoramique, que le western : c’est un méga-format, qui peut laisser penser qu’on y voit tout. Et ça a été un enjeu : comment produire une image qui montre qu’il n’y a pas de vue d’ensemble possible ? Surtout que les vues d’ensemble, dans ce genre d’endroits, donnent des paysages très beaux, trop facilement beaux, alors qu’on voulait sortir de la contemplation. Alors on a cherché un grain de sable, une manière d’abîmer cette image. Les trois écrans permettent un peu cela : composer/décomposer le paysage et rappeler que toute image est construite. Par ailleurs, cela rejoint une partie importante de ce que dit Karen Luza sur la séparation : « on a séparé les eaux, on a séparé la terre du sol, la vie de l’eau ». Toutes ces séparations continuelles mises en place par notre système économique, qui permettent de commercialiser, de capitaliser, de faire du profit, coupent tout flux de vie dans le désert. Le parti pris esthétique était de travailler sur ces lignes et les séparations. 

Louis Bidou : On sent bien dans l’intervention de Karen Luza qu’il y a une dimension cosmologique et politique. Tu es revenue sur ses paroles : « Tu ne peux pas séparer les eaux, c’est comme séparer les veines des artères. Il faut voir la terre comme un corps. » Et on a l’impression aussi qu’elle nous annonce là une part de l’intention du film, en quelque sorte, que cette perspective autochtone rentre en résonance avec votre intention.

– Pauline Julier : On a rapidement rencontré Karen Luza qui nous a expliqué beaucoup de choses sur la manière dont ça se passait sur place. Les communautés autochtones sur le territoire chilien ont des liens forts avec la Bolivie et plus largement. Dans le film, on voit le Wiphala, ce drapeau qui rassemble les mouvements autochtones d’Amérique du Sud et centrale. Ils sont très organisés mais, d’une part, très peu écoutés, et d’autre part assez sujets à la dissension. La plupart, comme elle me le dit bien, acceptent l’argent immédiat, à court terme, parce que les compagnies sont très généreuses. Elles donnent de l’argent et rachètent les propriétés, les sols. Donc la plupart des gens qui vivent dans des conditions difficiles voient leurs intérêts à court terme. Karen Luza participe d’un mouvement qui explique, aux jeunes notamment, qu’il ne faut pas accepter cela. Elle décrit la situation depuis le point de vue autochtone qui me semble d’une logique implacable, c’est-à-dire qu’iels vivent là, iels survivent avec si peu d’eau, depuis suffisamment longtemps pour savoir comment leur milieu et leur environnement  fonctionnent. En réalité, ce que Karen raconte n’est pas très différent de ce que disent les scientifiques. Le vocabulaire est différent, mais l’idée – celle d’une liaison de toutes choses entre elles – est la même. Donc on peut y voir une dimension spirituelle mais aussi bien une simple description très pragmatique. En tout cas, le film adopte ce point de vue politique en affirmant que cela ne fonctionne pas de tout séparer. 

– Louis Bidou : Je voudrais revenir sur cette séquence de l’interprétation du rover. En regardant le film,  j’ai pensé au texte « What is like to be a bat? » (1974) du philosophe Thomas NagelDans cet article Nagel développe la thèse selon laquelle nous n’avons aucun moyen de savoir quelle expérience subjective du monde fait un animal du fait de son système sensoriel radicalement différent du nôtre. Le point de vue particulier sur le monde d’une chauve-sourie constitue une perspective « spécifique » sur le monde, relative à ce type d’organisme vivant. Le seul moyen de l’approcher serait en effet de devenir soi-même cet animal.. Nagel explique que se poser cette question revient à admettre chez l’animal une expérience subjective du réel et donc une conscience. Le fait que l’on arrive à se poser les mêmes questions au sujet d’un rover montre bien à quel point ces technologies bousculent les limites de l’attribution d’une telle aptitude. Nagel affirme que pour savoir ce que signifie être autre chose que soi-même, une chauve-souris par exemple (ou dans notre cas un rover), il faudrait pouvoir incarner la perspective particulière de cette chose. Comment le Rover perçoit-il notre monde ? Ou plutôt le monde martien ? Si l’expérience d’incorporation est impossible, on voit dans votre film une tentative d’approcher quelque chose de l’environnement sensoriel du rover, de son « monde propre ».  Curiosity a, ou plutôt est, un système de perception du monde qui n’est pas fait pour cadrer l’homme, pour le mettre au premier plan. Il est conçu voir quoi au juste ? Des biosignatures ? Est-ce qu’on ne pourrait pas considérer Curiosity comme un avant-gardiste d’un cinéma décentré de la figure humaine ?  

– Pauline Julier : Au départ, il y avait cette idée un peu fantasmée qu’il pourrait exister une perspective rover. On désirait figurer ce qu’elle serait. La NASA met beaucoup d’images libres d’usage en ligne – ça fait partie de leur storytelling de la transparence – mais il n’y a que des photographies, pas de vidéos. On a cherché à reproduire cela de façon assez littérale, en filmant très au sol par exemple.

Les rovers sont conçus comme des mini laboratoires. Mais ils sont aussi des yeux, un prolongement du regard scientifique sur une autre planète. Ils sont un peu autre chose que la plupart des robots. Précisons au passage que cette recherche formelle date d’avant la première généralisation des générateurs d’images tels que ChatGPT et Midjourney. Mais donc dans ce prolongement de regard, qu’est-ce qu’on gagne et qu’est-ce qu’on perd ? Qu’est ce qu’on gagne comme possibilité de voir et qu’est ce qu’on perd comme marge d’action ou comme contrôle ? 

Tout cela est très simplifié parce qu’en fait il n’y a pas une personne avec un Joystick qui commande un rover à des milliards de kilomètres. Ce sont plutôt des lignes de code qui sont envoyées par des équipes de chercheurs. Mais quand même, il y a cette identification ou cette corporalité qui est présente dans le discours des chercheurs qui travaillent avec les rovers à la NASA, une forme de connexion entre l’homme et la machine qui nous dépasse un peu et qui va bien plus loin que simplement conduire une voiture par exemple. Et cela nous intéressait, plus pour l’aspect merveilleux que pour le versant critique – car au fond, un rover, c’est un super exemple d’outil d’exploration visuel !

Quant à ta question sur l’imagerie que cela convoque : il faut avoir à l’esprit que ce sont des images à vocation scientifique, même si avec la Nasa il y a toujours une petite ambivalence entre ce qui relève du scientifique et ce qui appartient à leur stratégie du grand spectacle. Mais la fonction première des rovers, c’est de faire du repérage pour les scientifiques, de cibler des endroits où ils pourraient aller. C’est pour cela que ce sont de petits laboratoires ambulants. Nous, on a fantasmé dans nos travaux qu’il existait quelque chose comme une vie propre du rover, dont personne ne serait maître. Cette espèce d’animisme, ou du moins de personnification, existe du côté de la Nasa, qui donne des petits noms aux machines, leur crée même des comptes Instagram… Le jour où Opportunity a été désactivé, iels ont écrit « Oppy est mort ». Et je trouve cela finalement assez beau.

“My battery is low and it is getting dark”, Tapisserie, 120 x 220 cm, Pauline Julier, 2024.

– Louis Bidou : Dans son essai Geological Filmaking, la cinéaste Sahsa Livintseva se questionne sur le rôle du cinéma aujourd’hui. « Comment l’intelligence perceptive de la technologie cinématographique permet-elle de répondre de manière singulière à ces défis perceptuels, révélant le télescopage du temps de la terre et nos temporalités humaines, l’imbrication indivisible des phénomènes culturels et géologiques ? » Mais ce qu’elle met aussi en avant avec cette idée de « Geological Field Making », c’est le caractère récursif du cinéma : il y a une circularité dans l’art des images qui sont utilisées pour identifier et extraire des minéraux eux-mêmes utilisés pour produire des images. Et je trouvais que votre film, où le dispositif de tournage apparaît à l’écran, donnait aussi à voir cela. 

– Pauline Julier : Je crois que le cinéma, la prise d’images, est inséparable d’une éthique de la fabrication : on doit se demander avec quoi on filme, comment, avec quel respect de la personne ou du lieu. Cette dimension est présente dès les premiers documentaires de l’histoire du cinéma, dans l’histoire de la photographie également, et je pense qu’il faut rappeler combien les questionnements écologiques actuels sont indispensables et rejoignent, renouvellent peut-être, les enjeux éthiques présents dans le médium filmique et photographique depuis son origine. 

Dans notre film, on a voulu éviter de tirer le portrait du « grand méchant producteur de lithium ». L’enjeu est plutôt de montrer que nous faisons toutes et tous partie du problème, suivant différentes échelles et différentes formes d’implication. C’est, par exemple, le lithium qui nous permet d’être avec des batteries en plein désert pour faire une telle recherche. ll y avait le désir de ne pas s’extraire du problème. L’enjeu était plutôt de produire un croisement de perspectives multiples faisant toutes parties de la situation, y compris la perspective du film lui-même. Ces croisements peuvent être pensés à partir de la réflexion contemporaine sur l’acteur-réseau. Si l’on était rigoureux, on inclurait les regardants et pas seulement les filmeurs dans l’équation, parce qu’utiliser une plate-forme comme Vimeo par exemple pour visionner le film relève des mêmes problématiques d’usage des minerais. 

Louis Bidou : Une dernière question : il semble que Follow the Water est le début d’un travail plus long sur des questions portant sur la planète Mars. Est ce que tu peux nous présenter simplement sur quoi tu travailles aujourd’hui et peut-être en continuité avec Follow the Water

– Pauline Julier : J’ai fait un film l’année dernière qui rassemble trois scientifiques dans un décor martien ou sur une planète inconnue. Iels parlent des défis de la recherche spatiale, de découvertes récentes et de paysages imaginaires. Violaine Sautter, géologue planétaire et membre des missions Curiosity et Persévérance de la NASA, rencontre la cosmologiste Camille Bonvin et l’astronome Didier Queloz, lauréat du prix Nobel pour sa découverte des exoplanètes. Le titre, A Million-Year Picnic (2024), fait référence à la nouvelle éponyme de Ray Bradbury de 1946, qui fait partie de ses Chroniques martiennes dans lesquelles une famille doit quitter la Terre et trouve son propre reflet en cherchant des Martiens. Aujourd’hui, nous pouvons nous demander : quelle part de nous-mêmes reconnaissons-nous lorsque nous regardons Mars ? Quel type de vie passée ou future recherchons-nous dans l’univers ? 

Ce film complète  Follow the Water

Et mes recherches se prolongent actuellement dans une nouvelle exposition solo au Centre international d’Art et de paysage sur l’île de Vassivière, dans le Limousin23 février - 15 juin 2025, https://ciapvassiviere.org/home. Une île au milieu d’un lac artificiel, quel meilleur endroit pour questionner les nouveaux paysages terrestres que dessine la perspective martienne ?  

Comment citer ce texte

Pauline Julier Louis Bidou , « Follow the Water », Les Temps qui restent, Numéro 4, Hiver (janvier-mars) 2025. Disponible sur http://lestempsquirestent.org/fr/numeros/numero-4/follow-the-water