catastrophe
Du bon infini
Alexander Galloway développe une critique stimulante d’un discours écologique obsédé par la finitude, en diagnostiquant les distorsions idéologiques à l’œuvre lorsque l’humanité se replace au centre du jeu au moment même où elle cause sa propre destruction. Contre le fatalisme nihiliste (qui nous invite à « vivre avec » l’effondrement climatique), Galloway ressuscite le « bon infini » de la philosophie contemporaine dans le but de réinternaliser la crise comme une occasion d’agir politiquement. Pourrons-nous troquer l’orgueil égocentré pour un amor fati révolutionnaire, afin de transformer le déterminisme climatique en une action politique qui mette fin au capitalisme ? Un appel audacieux à nous ressaisir de l’infini pour lutter contre l’apathie.
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Au-delà de toute échelle : auto-extinction et réalisation de la raison
Face à des menaces d’une ampleur inédite, telles que la bombe atomique ou la catastrophe climatique, notre capacité à comprendre et à agir est mise à rude épreuve : nous oscillons entre le sentiment d’une mobilisation urgente et la paralysie totale. Ces dangers transforment notre rapport au temps et à l’humanité, mettant en crise l’idée même d’un sujet collectif capable d’agir. Comment, dès lors, repenser la mesure et le fondement de l’action politique ? Inspiré par Günther Anders, Marcus Quent décrypte ici l’épuisement de la pensée critique face aux catastrophes modernes.
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Gagner du temps face à l’imminence de la catastrophe
Alexander García Düttmann affirme qu’une crise mondiale – l’anéantissement nucléaire, l’effondrement écologique – ne peut être résolue par des tractations réformistes. S’inspirant de l’essai de Maurice Blanchot « L’apocalypse déçoit », il présente la catastrophe comme une ouverture paradoxale : tout en signalant l’autodestruction potentielle de l’humanité, elle oblige à prendre conscience des échecs du système, poussant ainsi vers une rupture révolutionnaire. Et si, pour retarder le désastre et poser les frêles fondements d’une réinvention collective, il fallait faire de l’ambivalence une arme, « comme si l’on n’avait rien à perdre, ou comme si tout était déjà perdu » ?
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Irréversibilité : quel cours de l’histoire, s’il y en a un ?
L’impact sans cesse croissant de l’action humaine sur la planète nous pousse à penser de moins en moins en termes d’horizons ouverts du futur, et de plus en plus en termes de temps qui restent pour changer le cours de l’histoire et éviter les catastrophes. Trois essais récents, parus en Allemagne, en philosophie sociale et en sociologie du progrès et du changement climatique, invitent à un débat sur le cours de l’histoire et ses éventuels tournants récents. La catastrophe était-elle, est-elle, inévitable? À quoi tient le changement social?
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Chroniques de la vie mutilée #2
Deuxième série des «Chroniques de la vie mutilée» de Pierre Schwarzer, où l’auteur s’intéresse au confort de la catastrophe, aux errances du débat public, au délabrement de l’âge à la tête de la première puissance mondiale et à ce qu’il reste des noms propres.
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