La protection de l’environnement contribue-t-elle au bonheur ?

Et si la reconnaissance de droits propres à l’environnement passait par l’introduction toujours plus affirmée du droit au bonheur dans nos systèmes juridiques ? Et si le bonheur était ce par quoi nous étions profondément liés au monde où l’on vit ? La juriste Ornella Seigneury offre ici un parcours à travers différentes constitutions qui établissent un lien entre protection de l’environnement et droit au bonheur, sous diverses formes et en vertu de différentes conceptions philosophiques ou spirituelles. Il n’y a pas lieu d’opposer fin du monde et fin du mois; il faut plutôt associer protection de l’environnement et bonheur.

Telle une rivière sculptant son paysage, la quête du bonheur et du bien-être dépend inéluctablement de la qualité de notre environnement. Notre bien-être personnel est profondément lié aux conditions environnementales qui nous entourent, qu'elles soient physiques (nature, climat), sociales (communauté, cadre de vie) ou psychologiques et spirituelles (équilibre émotionnel, projection dans le temps, connexion à la terre, aux éléments naturels et aux ancêtres). Malgré cette relation évidente entre environnement et épanouissement personnel, cet enjeu est encore largement négligé, alors même qu’il bénéficie d’une reconnaissance juridique.

La dégradation de l’environnement affecte indéniablement la santé et la qualité de vie des humains – ainsi que des non-humains – par le biais de la pollution de l’air, des sols ou encore des ressources en eau. En protégeant l’environnement, on améliore non seulement la santé des citoyens, mais également leur satisfaction à vivre dans un cadre de vie sain et harmonieux. De surcroît, un environnement sain exerce un effet psychologique bénéfique : il réduit le stress et renforce le sentiment de bien-être, contribuant ainsi directement à une meilleure qualité de vie. Cette dynamique est également reflétée dans l’interprétation judiciaire du droit à un environnement sain. Certains juges considèrent ce droit comme un rempart face à l’inaction du législateur ou du gouvernement, en particulier lorsqu’il s’agit de garantir aux populations les plus vulnérables – notamment aux jeunes, de plus en plus confrontés à l’éco-anxiété – des moyens raison…

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