Emmanuelle Loyer
Emmanuelle Loyer est historienne, professeure d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris, spécialiste d’histoire culturelle des sociétés contemporaines.
Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée d’histoire, elle s’est spécialisée dans l’histoire culturelle des sociétés contemporaines. Elle a travaillé sur les pratiques et politiques artistiques ainsi que sur le statut de l’art, notamment théâtral (Le Théâtre national de Jean Vilar. Une utopie d’après-guerre, Paris, PUF, 1997; avec Antoine de Baecque, Histoire du festival d’Avignon, Gallimard, 2007, réed. 2016). L’exil et les phénomènes intellectuels transnationaux représentent un second objet ayant abouti à une enquête sur les années de guerre et l’émigration française en Amérique du Nord : Paris à New York. Artistes et intellectuels en exil, 1940-1947 (Paris, Grasset, 2005). Elle a publié une biographie de Claude Lévi-Strauss (Flammarion, 2015, Prix Femina Essais) croisant l’histoire des savoirs savants et l’anthropologie du monde intellectuel, les effets transnationaux de l’exil et l’histoire de la discipline ethnologique en France. Dirigeant un séminaire sur les rapports entre littérature et sciences sociales depuis de nombreuses années au Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), Emmanuelle Loyer a publié un essai personnel à ce sujet : L’impitoyable aujourd’hui (Flammarion, 2022). Plus récemment, elle s’intéresse à l’histoire de la psychanalyse et à la figure de Françoise Dolto.
À la question «Pourquoi vous engager dans Les Temps qui restent?», elle répond:
«Après avoir longtemps travaillé sur Lévi-Strauss, grand critique paradoxal de la modernité (paradoxal parce qu’il a été associé à l’idéal moderniste de la Science dans sa discipline), je ne pouvais que me retrouver dans l’entreprise des Temps qui restent, où m’attirent aussi les liens de l’amitié au long cours. C’est en historienne que j’aimerais y participer, attentive à décrire la « flèche du temps », le régime d’historicité du Progrès et de la Modernité dont nous avons hérité. Et ainsi, contribuer à nous en affranchir collectivement.»