Patrice Maniglier

Philosophe

Je m’appelle Patrice Maniglier. Quand on me laisse la liberté de me présenter, j’ai pris l’habitude de dire tout simplement que je suis philosophe, car c’est bien ainsi que j’envisage ma « raison sociale ».

Je fais partie du Comité exécutif de la revue Les Temps qui restent depuis son origine. La raison de ma présence au sein de ce collectif est simple. J’ai fait partie du comité de rédaction de la revue Les Temps Modernes de 2007 jusqu’à sa fin. Insatisfait de la décision de l’éditeur de mettre un terme à cette revue, convaincu au contraire que l’époque avait besoin d’un geste comme celui qu’avait réalité les personnes qui ont fondé les TM, j’ai lancé l’initiative de ce projet collectif qui a abouti à la revue Les Temps qui restent. J’ai raconté cette histoire en détail dans mon texte : « Des Temps Modernes aux Temps qui restent, Histoire et avenir d’une revue, histoire et avenir du monde ». Il n’est donc pas nécessaire que je m’étende plus longtemps sur ces raisons ici.

Par ailleurs, je suis Maître de conférences au département de Philosophie de l’Université Paris Nanterre depuis 2012 (où j’enseigne aussi les études de cinéma au département d’Arts du spectacle).

Quant à mes intérêts intellectuels, ils sont nombreux, mais le mot « structuralisme » les rassemble. Je m’intéresse à la « philosophie française contemporaine » (comprise comme un style de pratique philosophique plutôt que comme une catégorie géographico-historique) et en particulier à sa relation avec les sciences sociales (surtout la linguistique, l’anthropologie et la psychanalyse, dans une moindre mesure l’histoire), la métaphysique ainsi que les pratiques artistiques. Je défends une réinterprétation et une réactivation contemporaine du structuralisme. Je soutiens que le concept saussurien de signe désigne non pas tant un moyen de communication qu’un genre particulier de l’être et que le structuralisme, d’une manière générale, ne peut se comprendre qu’à l’intersection des sciences et de la métaphysique. Plus récemment, ma rencontre et ma collaboration avec Bruno Latour m’ont conduit à défendre une conception pluraliste et structurale de la Terre.

Je suis l’auteur de plusieurs livres sur ces différents sujets : sur la philosophie française contemporaine (La Vie énigmatique des signes: Saussure et la naissance du structuralisme, Léo Scheer, 2006 ; Le Moment philosophique des années soixante en France (dir.), PUF, 2011 ; La Philosophie qui se fait, Cerf, 2019 ; La Terre, le philosophe et le virus, Bruno Latour expliqué par l’actualité aux Liens Qui Libèrent, 2021) ; sur le cinéma et l’art contemporain (Matrix Machine Philosophique, avec A. Badiou, É. During, T. Bénatouïl, D. Rabouin et J.-P. Zarader, Ellipses, 2003 ; La Perspective du Diable, Figurations de l’espace et philosophie, de la Renaissance à Rosemary’s Baby, Actes Sud, 2010 ; Foucault va au cinéma, avec D. Zabunyan, Bayard, 2011) ; sur la psychanalyse (avec Silvia Lippi, Sœurs, Pour une psychanalyse féministe, Seuil, 2023).

Je co-dirige avec mes amis Elie During, Tristan Garcia et David Rabouin la collection « MétaphysiqueS » aux Presses Universitaires de France.