Poésie à problèmes
Chronique de poésie de Pierre Vinclair.
Concevant le poème comme un drame du sens non pas caractérisé par l’adéquation d’une forme à son contenu, mais au contraire animé par la vie de leur contradiction, Pierre Vinclair présente et commente ici des poèmes qui essaient moins d’appliquer un baume consolateur sur les graves crises qui définissent le monde commun en le lacérant, qu’ils ne les ressaisissent dans leur espace formel restreint, lui-même critique, pour modestement contribuer à les penser.
A propos de la poésie, donc, quand elle s’occupe de nos problèmes — et en rajoute.
Écopoétique du poème intéressant. Rapport au Schmilblick
Dans le nouvel épisode de ses Poésies à Problèmes, Pierre Vinclair revient sur la relation que ses chroniques, sans le dire explicitement, entretiennent à une des questions qui occupe Les Temps qui restent (et qui était l’objet de son premier dossier) : « Que devrait être (ou que devrait faire) la poésie pour hériter des temps modernes ? ». Et parce qu’il est illusoire de décréter ce qu’il faudrait faire, par exemple de l’écopoésie, il propose que nous nous attachions d’abord à « décrire notre sol », celui sur et dans lequel s’exerce la pratique poétique et qui est inséparable des circonstances, destinataires et intérêts du moment : plus que d’une écopoésie, c’est d’une écopoétique dont on aurait besoin.
Lire la suite
Plastic amalgam
« Le travail du poème consiste à juxtaposer des fragments qui a priori n’ont pas de rapport. » Pour son quatrième épisode, Poésie à problèmes se penche sur un poème qui multiplie les larsens sans être pour autant bruitiste. Alice Notley – la poétesse (78 ans, « l’une des poétesses les plus célèbres et célébrées des USA ») – a beau dire ne pas s’intéresser à la traduction, traduire oblige à comprendre même (et surtout) quand il n’y a rien à comprendre.
Lire la suite
L’école de Trifouilly-les-Oies
« Que peut-on espérer du poème, c’est-à-dire d’un travail (nourri d’échanges) de la forme contre le contenu (enrichi d’expériences et de lectures), c’est-à-dire d’une dramatisation des problèmes qui, certainement, ne “change pas la vie” à elle toute seule et, qui plus est, leur ajoute une sorte de crise dans la signification ? » Pour sa troisième chronique sur la poésie contemporaine, Pierre Vinclair lit et relit un poème du poète et romancier américain Ben Lerner. Un poème qui, sous ses faux airs de facilité formelle, s’avère grand pourvoyeur de drame, de pensée et de vie – ou comment repenser l’engagement poétique et ses relations contrariées à la référence.
Lire la suite
Poétique du nichoir
«Parce qu’il a une forme, le poème existe. Jamais assez, bien sûr, pour accueillir une hirondelle réelle ; il ne saura se constituer que comme un nichoir symbolique.» Pour sa deuxième chronique sur la poésie contemporaine, Pierre Vinclair médite sur la manière dont les oiseaux peuvent continuer à habiter les poèmes alors qu’ils disparaissent de la terre : il faut pour cela cesser de les traiter comme des supports allégoriques.
Lire la suite
Écologie des formes contraintes
« Quelque chose a changé : nous pouvons désormais écrire, publier, être traduite et célébrée pour un ensemble de dizains de décasyllabes à propos d’un fleuve. » Dans sa première chronique de « Poésie à problèmes », Pierre Vinclair propose sa lecture des Cubes danubiens de Zsuzsanna Gahse. Un hommage à la fondamentale étrangeté du monde.
Lire la suite