Nous sommes à Autry-Issards, en plein bocage bourbonnais, un samedi du mois d’août 2024. Il fait chaud. Il y a un peu de vent. Pauline Preston nous reçoit chez elle, dans son jardin, entre deux arbres et un parasol. Devant nous, le pré où broutent ses deux juments, Racaille et Frivole, ainsi que Rubis et Géronimo, les deux ongres dont elle s’occupe en ce moment.
Nous pourrions dire que Pauline Preston est dresseuse de chevaux, qu’elle pratique le débourrage pour les personnes qui ne peuvent ou ne souhaitent le faire elles-mêmes. Mais ce serait très mal comprendre sa pratique. Il faudrait plutôt dire qu’elle les éduque et qu’elle éduque aussi ce faisant les humains qui lui confient leurs chevaux. Ce qui l’intéresse est la relation entre l’un et l’autre, comment la créer et comment l’entretenir. Il ne s’agit donc pas de dresser l’animal mais de faire en sorte que se forme entre l’humain et le cheval un compagnonnage, où l’altérité des deux parties soit considérée et respectée. Une pratique de la relation où, souvent à tâtons, s’inventent des amitiés interespèces.
J’ai mené cet entretien avec trois membres d’Écologie Pirate, un collectif né dans l’Allier (et dont je fais également partie) : Michel Barrère, éleveur, Patrick Degeorges, philosophe et Xavier Fourt, artiste et sociologue.
Les activités de Pauline Preston sont à suivre sur le site Connivence et Sens.
Pauline Preston et Frivole, ©Patrick Degeorges.